Consignes
Remplis la feuille grâce aux informations ci-dessous.
Cette séance sera l’occasion de découvrir l’évolution du rap aux Etats-Unis. Elle te permettra d’avoir un aperçu des groupes/rappeurs phares ayant marqués l’histoire du rap américain.
À toi de remplir la carte au fur et à mesure en inscrivant le nom des artistes ainsi que ce qui les caractérise :
- Sa voix, son flow
- Le style musical auquel il appartient
- La nature de ses textes
Puis, coloris le nombre de cœur suivant si tu as apprécié ou non la musique.
Exemple :
I) Rappels (lire et écouter, rien à écrire sur la feuille).
Le rap a vu le jour à New-York dans les années 1970 avec des artistes comme DJ Kool Herc, Grand Master Flash ou encore Afrika Bambaataa.
Le FUNK était le style musical dominant dans lequel puisaient ces DJs (réécoute le morceau ci-dessous si tu souhaites te remettre les sonorités dans l’oreille) :
Afrika Bambaataa apportera quelques innovations en mixant différents styles musicaux comme l’électro allemand du groupe Kraftwerk.
Puis, le rap s’est peu à peu développé et est devenu plus engagé avec le morceau The Message de Grand Master Flash and the Furious Five. On parle alors de rap CONSCIENT.
Tous ces artistes viennent de la côte EST.
Les rappeurs de la côte ouest, notamment de Californie vont apporter un tout autre visage au rap.
C’est Ice-T et le groupe NWA qui annoncent la couleur en sortant les premiers titres « gangstas » ventant un mode de vie dangereux : celui de la domination des gangs.
La côte ouest avait trouvé son style : un rap menaçant, basé sur un mode de vie dangereux.
II) Evolutions (feuille à remplir)
1) Le G-Funk
Los Angeles se fait donc un nom dans l’histoire du rap avec l’avènement du gangsta rap.
D’autres rappeurs s’inspireront de ce style. C’est le cas de Snoop Dogg chapoté par Dr Dre, un des leaders du groupe NWA.
Ils apportent un dérivé du gangsta rap qu’on appelle aujourd’hui le G-Funk (ou « Gangsta-Funk »). C’est-à-dire qu’il va prendre l’approche brutale du gangsta rap et la mélanger au côté vivant et convivial du funk des années 1970.
Ecoute le morceau ci-dessous de Snoop Dogg. On le reconnaît grâce à sa manière de parler, grâce à son flow lent, paresseux.
Ecoute : Dr Dre ft Snoop Dogg
La violence des textes du gangsta rap va être propulsé dans un cadre chaleureux.
Soudain, l’univers sombre du gangsta rap devient attachant, charmant presque insouciant. En regardant leur mode de vie, les gens voulaient devenir comme eux, avoir le même style de vie « cool » : être un gangster n’avait plus rien de dangereux.
De plus en plus de villes aux Etats-Unis vont vouloir se trouver une identité sonore qui leur est propre, quelque chose de nouveau qui puisse les démarquer des autres.
Je vous invite donc à découvrir ces innovations et dans un premier temps, de se diriger vers la baie de San Francisco.
2) Oakland, ville dans la baie de San Francisco
C’est une ville dangereuse où le nombre d’homicide est élevé et où les gangs alimentent cette violence.
C’est également le berceau des Blacks Panthers : mouvement ayant pour objectif la protection des noirs contre les exactions de la police. Puis, ils revendiquent le « black power » et constituent des milices (armées) pour assurer la tranquillité des ghettos (def Larousse). On les reconnaît notamment grâce à leur berret noir.
C’est dans cette ville que trois noms se feront connaître : E-40, The Digital Underground et le plus connu… Tupac Shakur.
a) E-40
Il apporte un nouveau flow, basé sur des changements de tempo : il passe d’un flow lent à un flow très rapide.
b) The Digital Underground
Sur un ton plus léger, les Digital Underground s’inspire beaucoup du funk. Contrairement à la plupart des groupes du moment, ils produisent une musique non militante, faite simplement pour s’amuser.
Ils sont également connus pour avoir lancé la carrière de Tupac en lui donnant certains couplets dans leur chanson (apparition de Tupac vers 2’25) :
Tupac Shakur
Originaire de New-York, il arrive dans la baie de San Francisco vers l’âge de 17ans. Il commence à se faire un nom avec les Digital Undergrounds, puis, se lance en solo.
Tupac a besoin de s’exprimer, de faire passer un message. Il se soucie des gens qui l’entourent et ne supporte pas l’injustice. Il se battra également pour l’égalité raciale. Ces textes décrivent très précisément la violence au quotidien dans les quartiers défavorisés. Il écrira notamment sur la condition des femmes avec la chanson “Brenda’s got a baby” (= Brenda a eu un enfant).
Il est également connu pour avoir été un des martyrs de l’histoire du rap avec son assassinat le 13 septembre 1996, il n’avait que 25ans.
La côte ouest a dominé la scène du rap durant les années 1990.
La côte Est avait besoin d’une nouvelle figure pour rassoir sa domination.
3) Les différents mouvements à New-York
a) La Native Tongues Family
Suite aux violences, un mouvement se créé à New-York pour défendre la paix.
Les artistes veulent revenir aux racines du hip hop : peace love and having fun » (paix, amour et amuse-toi ! »).
PEACE LOVE AND HAVING FUN
Ce mouvement s’accompagne d’une recherche identitaire des artistes hip hop : il s’agit d’assumer leurs racines africaines. Cela se montrera également dans le look vestimentaire : on troque les chaines en or contre des colliers de perles, on met en valeur les couleurs rouge, jaune ou verte, on porte des médaillons mettant en avant une carte de l’Afrique.
C’est dans ce contexte qu’apparaita la « Native Tongues Family » : un collectif informel de rappeurs américains qui travailleront ensemble et qui partagent la même envie : un rap intelligent, défricheur de talents, créatifs et cultivés. Ils apporteront un son plus « jazzy » et mettront en valeur également les femmes (Queen Latifah et Monie Love) qui pour l’instant n’avaient pas vraiment leur place sur la scène du hip hop.
Parmi ces groupes, on pourra citer :
Queen Latifah (et Monie Love à droite)
Mais, ce mouvement n’était pas assez puissant pour dominer à nouveau la scène du hip hop.
New-York avait besoin d’une icône, elle allait la trouver dans une des figures emblématiques de l’histoire du rap : Notorious B.I.G allias Biggie.
b) Notorious B.I.G
La domination de la côte ouest pousse les rappeurs de la côte est à se réinventer.
C’est Biggie qui réussira à « redresser » la popularité de New-York à travers un son plus dur, direct, plus dangereux. Le titre évoquant de son album « Ready to die » (=prêt à mourir) en fait en quelque sorte un représentant du gangsta rap mais de la côte est.
Il est connu pour avoir monté la « Junior MAFIA » : il s’agissait de donner une opportunité de réussir dans le rap pour les jeunes des quartiers.
On se souvient également de lui pour ses rivalités avec la côte ouest et notamment avec Tupac Shakur les conduisant tous les deux à des morts prématurées.
Tupac et Biggie
D’abord amis et collaborateurs, Tupac et Biggie sont devenus ennemis aux temps sombres de la guerre Est/ouest qui fit rage dans les années 1990.
c) L’après Biggie
Certains rappeurs aussi business man vont rendre le rap plus commercial : c’est le cas de Puff Dady ou Jay-Z.
New-York ayant perdu son roi, la place était libre : Jay-Z reprendra le devant de la scène. Il va avoir une période de rap “commercial” mais retrouvera son vrai style avec le single “Hardknock life” (à écouter juste en dessous).
4) Les scènes underground et l’avènement d’Eminem…
Affaire à suivre… Ecoute simplement la musique.
